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Jardin
Inventaire et suivi du jardin

Le T0, état des lieux de l'existant 

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Il est toujours intéressant de savoir si nos efforts sont suivis des effets escomptés, si les objectifs que nous sommes fixés sont atteints! C'est le cas bien sûr au jardin potager où il est facile de voir si la récolte est bonne! Pour observer les résultats de nos changements de pratiques et nos aménagements d'habitats sur la biodiversité de notre jardin un peu d'organisation et de planification sont nécessaires.

Tout d'abord il est important de savoir d'où l'on part, ainsi réaliser un état initial au moment où on s'engage dans la démarche Regain sera la première étape. Elle prend deux formes, le diagnostic de l'aménagement et de l'organisation du jardin au moment où l'on s'engage , et l'inventaire des espèces existantes à ce même moment. C'est le T0 de la démarche Regain. (NB : l'inventaire des espèces prendra plusieurs mois en fonction de l'apparition des espèces selon leur cycle naturel, cela ne devra cependant pas être un obstacle pour débuter des aménagements et des changements de pratiques).

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Le carnet de suivi

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Une fois la période d'inventaire de l'état initial passée, il sera passionnant de constater l'évolution de la biodiversité au fil des saisons et des années, en parallèle avec les aménagements réalisés et les modifications de nos pratiques. Pour cela il conviendra de caler un calendrier saisonnier pour réaliser des observations  à des périodes régulières tenant compte des cycles de vie des espèces et de tenir un carnet d'observation (papier ou numérique) qui permettra d'y noter les observations à des périodes programmées mais aussi toutes les observations opportunistes originales, au fil des passages dans le jardin.

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Devenir le gestionnaire de son jardin Regain

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État initial, diagnostic, suivi, sont des termes de gestionnaire. En effet cette démarche est probablement la plus nouvelle pour les jardiniers, elle s'apparente effectivement à des actions de gestionnaire d'espace naturel, de type réserve, parc. Mais si elle peut être perçue au départ comme contraignante, elle devrait rapidement devenir comme un moteur pour entretenir la dynamique engagée, source de grandes satisfactions lorsque les résultats escomptés seront au rendez-vous.

Inventaire et suivi de la biodiversité du jardin

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Si on s’est lancé dans la démarche Regain, c’est parce qu’on a envie d’agir pour favoriser la biodiversité des espèces animales et végétales. Il est donc naturel de vouloir s’assurer que les actions menées sont, ou ont été suivies, des effets escomptés. Pour cela, les résultats vont se mesurer essentiellement en nombre d’espèces observées et éventuellement sur l’allongement de la période pendant laquelle une espèce fréquente le jardin. Cela implique de savoir comment déceler leur présence, puis de savoir les nommer. Il est également important de s’organiser pour noter et mémoriser les observations qui seront réalisées au fil des saisons et des années. Comme les actions menées n’ont pour la plupart pas d’effets immédiats, il est fortement conseillé d’appliquer quelques principes très simples de suivi et d’inventaire.

Ci-dessous on trouvera les éléments et conseils pour savoir où, quand et comment observer les différentes espèces ou groupes d’espèces, détecter les indices de présence, puis comment s’organiser pour engranger les observations au fil du temps et comment éventuellement partager ces observations, se faire aider ou aider les autres membres du réseau regain et enfin transmettre certaines observations intéressantes pour alimenter des bases de données régionales.

Inventaire de la biodiversité : le jour et la nuit, au fil des saisons : Comment et quand observer ?

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Apprendre à voir : Pour faire un inventaire des espèces de son jardin il faut s’organiser à plusieurs niveaux :

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Au fil de la journée : tout d’abord répartir le temps d’observation au cours des différentes heures de la journée : les espèces animales ont chacune leur rythme d’activité journalier, certaines sont nocturnes, les autres diurnes. Certaines ne se déplacent que lorsque le soleil brille, d’autres que le matin ou le soir, etc. Pour un jour donné, faire son tour de jardin le matin, le midi ou le soir, ou quelques heures après le coucher du soleil n’apportera donc pas les mêmes observations sur un même parcours. Chacun de nous en a sans doute déjà fait l’expérience, c’est en étant posé sans bouger et sans bruit pendant plusieurs minutes (environ 10 mn) que l’on commence à voir des mouvements, des déplacements. Ainsi, un simple parcours sans faire ces poses ne permettra sans doute pas d’observer tout ce qu’il y avait à voir. On portera une attention particulière la nuit aux mares, car de nombreux insectes aquatiques et batraciens sortent de leur abri pour se nourrir et sont révélés dans le faisceau de la lampe électrique au raz de l’eau. Deux jours consécutifs, l’un humide et bruineux et l’autre de grand soleil ne verront pas les mêmes espèces en activité. Il faut donc penser également à varier les conditions climatiques pour augmenter les chances de contacter le plus grand nombre d’espèce du jardin.

Au fil des saisons : Bien entendu ces « tours de jardin » apporteront des résultats d’inventaire très différents selon les saisons.

En hiver, animaux de passage cherchant la proximité des habitations, mais aussi quelques sorties d’hivernage de certains insectes lors des heures les plus chaudes des belles journées d’hiver, découverte de quelques espèces cachées dans les appentis et autres abris de jardin lors de séances de rangement et de bricolage.

Au printemps c’est l’explosion des observations et de mars à juin vont se succéder un grand nombre d’espèces, pour certaines observables seulement quelques jours ou semaines. Il est important d’avoir à l’esprit que dans de nombreux groupes comme les papillons, les odonates,… les périodes de vol sont limitées, mais que les espèces se succèdent tout au long de la saison. Chez certains papillons, il y a deux périodes de vol des adultes. Le chant des grillons ne s’entend qu’en mi-juin.

En été ce sont les sauterelles et criquets qui occupent l’espace visuel et sonore, les oiseaux se sont tus ; mais bien sûr de nombreux insectes sont encore très actifs.

En fin d’été et automne se succèdent les migrateurs qui partent pour le sud. Ce sera l’occasion d’apercevoir quelques oiseaux originaux qui reprennent des forces lors d’une halte migratoire pour peu que le jardin soit accueillant en leur fournissant quiétude et nourriture. Certains insectes comme les coccinelles et les punaises commencent à se regrouper et chercher des gîtes pour hiverner.    

Apprendre à mettre un nom sur un animal

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Si la simple observation à l’œil nu peut être suffisante pour des espèces grandes et communes d’oiseaux, de mammifères et quelques insectes, il est fortement recommandé d’avoir des jumelles, un appareil photo et une bonne loupe pour noter suffisamment de critères précis pour pouvoir mettre un nom d’espèce sur l’individu observé.

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Filet à papillon et capture temporaire pour identification

 

Cependant pour parvenir être sûr de l’espèce, il est souvent indispensable d’avoir l’animal en main : il n’est bien sûr pas question de blesser ou de tuer l’individu dont on cherche le nom d’espèce, aussi quelques techniques simples et préconisations sont indispensables à connaître. Un filet à papillon est ainsi très recommandé pour capturer les espèces volantes sans les blesser. Avec un peu d’expérience il est possible de les transférer sans les toucher dans un récipient transparent, de préférence de forme quadrangulaire pour éviter les déformations des bocaux cylindriques. Ne pas laisser au soleil ces mini vivarium et ne garder les individus que quelques minutes avant de les relâcher.

Pour faire soi-même son filet à papillon consulter  le site des Fédération des clubs. Connaître et Protéger la Nature :

https://www.fcpn.org/?s=filet+%C3%A0+papillons

Indices de présence

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Il peut être très utile d’enregistrer les chants d’oiseaux, les cris des batraciens, etc… car on trouve très facilement sur internet les différents cris et chants de la nature pour les confronter à ses propres enregistrements.

Réaliser des pièges à trace en disposant le long des murs ou des zones de passages privilégiés des boites plates comportant de l’argile ou de la terre très humide, voire du sable pour relever les traces de pattes des espèces discrètes et nocturnes. Pour identifier facilement l’animal qui a laissé ses traces le petit guide « identifier les traces d’animaux »  des éditions Ouest France est idéal car il ne prends en compte que les espèces susceptibles de se rencontrer en Bretagne : https://editions.ouest-france.fr/identifier%20les%20traces%20d-animaux-9782737376818.html

Quelles méthodes adopter pour noter, organiser, mémoriser, valider ses observations ?

 

Tenir un calendrier naturel du jardin – le carnet de voyage immobile !

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L’expérience montre que la méthode la plus simple et efficace est de noter au fil des jours sur un carnet ou sur un fichier Word ou Excel les observations réalisées. Il est en effet peu conseillé d’utiliser un agenda ou calendrier avec les jours de l’année car on s’aperçoit très vite que les observations sont très ponctuelles et dispersées, avec pour un jour où l’on a pris du temps, un bon nombre d’observations (qui ne tiendront pas dans la case du jour sur le calendrier) et ensuite des jours et semaines sans observation parce que l’on n’aura pas eu (ou pris) le temps pour faire son « tour » de jardin. Cette approche descriptive est ludique et permet toutes les formes allant jusqu’aux croquis animaliers, anecdotes de comportement etc…

Pour aller plus loin : https://www.gralon.net/articles/sports-et-loisirs/loisirs-creatifs/article-diy---6-conseils-pour-tenir-un-carnet-naturaliste-11550.htm

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Ainsi un simple carnet robuste avec un dos rigide, une bonne couverture et des grandes spirales permet de noter ses observations à l’extérieur et de dessiner au crayon gris complété si possible par des crayons de couleur aquarellables  sera le plus efficace et sans doute le plus motivant.

Pour les plus motivés par les médias et le numérique, il est évidemment très souhaitable de noter ses observations sur un fichier type Word ou Excel au fil des jours, en n’oubliant pas de commencer chaque nouvelle observation par la date. Dans la première colonne du tableur : « date », « espèce », « commentaire », « numéro de photo », « lien vers la photo », « miniature de la photo ».

Tenir un inventaire permanent de la biodiversité du jardin

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En parallèle il est quasiment indispensable de tenir à jour un inventaire permanent. Cette fois l’entrée n’est pas la date mais l’espèce. Cette option se réalise en construisant un tableau (type tableur Excel) sur lequel chaque ligne correspond à une espèce et où dans chaque cellule sont renseignés une date d’observation, une référence de photo, une anecdote, etc... On crée ainsi sa propre collection d’espèces et le challenge est d’allonger la liste au fil des jours. 

L’importance des photos

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Lorsque l’on observe une espèce il y a deux cas de figures :

  • Soit on reconnait avec certitude l’espèce (on est certain qu’il n’y a pas d’autre espèce possible proche : par exemple la pie bavarde), dans ce cas la photo sera utile pour prouver l’observation si elle est originale, ou pour sa propre collection.

 

  • Soit on a un doute ou aucune idée sur l’espèce précise et dans ce cas pour l’identifier , une bonne photo sera nécessaire, elle permettra de se confronter aux guides d’identification et aussi de demander un avis aux autres observateurs. Cela permettra également de savoir quels sont les critères à observer pour identifier l’espèce à coup sûr. C’est aussi une manière de fonctionner pour que les premières observations réalisées sans compétence particulière ne soient perdues. Ainsi au fur et à mesure de sa propre expérience et montée en expertise dans l’identification des espèces, il sera possible d’identifier sur photo les espèces sur lesquelles on a « séché » au début.

 

Bien évidemment il n’est pas simple de réaliser de bonnes photos de toutes les espèces et le matériel nécessaire varie selon les groupes. Pour les oiseaux et grands animaux furtifs, mais aussi certains insectes volants, un bon appareil avec zoom est quasi indispensable, tandis que pour les insectes et invertébrés peu mobiles, un téléphone portable peut aisément faire l’affaire.

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Vers un réseau d’échanges de photos pour aider à l’identification

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Participer au réseau Regain c’est aussi bénéficier de l’appui d’un réseau d’observateurs et de formateurs qui, ensemble, vont permettre à chacun de progresser dans la connaissance des espèces présentes. Ce réseau se met en place progressivement et a vocation à être actif sur toute la Bretagne. Il est donc fortement conseillé de bien stocker ses photos avec la date et le lieu, le nom du photographe et l’espèce présumée.

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