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Photo C. Hily

Les espèces invasives végétales

Myriophylle du Brésil (Myriophyllum aquaticum)

Les plantes envahissantes dans la démarche des jardins Regain

Préambule : Malgré les définitions posées dans l’introduction, il n’est peut-être pas superflu de souligner qu’il n’est aucunement question dans cette rubrique de présenter des plantes dites « mauvaises herbes ». Cette appellation populaire ne désigne que des espèces considérées comme inutiles par les jardiniers et agriculteurs, les plantes adventices, et faisant concurrence aux plantes cultivées (même si certaines sont comestibles et ont des vertus médicinales largement ignorées par ceux qui les considèrent comme mauvaises herbes). La grande majorité d’entre elles sont indigènes (autochtones) et sont souvent simplement des espèces opportunistes, se reproduisant rapidement quand l’espace de terre nue est disponible. Ces plantes ne sont pas des menaces pour la biodiversité autochtone bien au contraire, elles participent activement à cette biodiversité spécifique et aussi fonctionnelle, en jouant un rôle pionnier facilitant l’arrivée des espèces à développement plus lent. Il faut le dire définitivement il n’y a pas de « mauvaises herbes » dans notre flore, ni dans nos jardins Regain, ce qui n’empêchera pas bien évidemment de contrôler et d’ajuster si nécessaire leur développement par des techniques appropriées selon les objectifs que l’on s’est fixés en termes de biodiversité au jardin.

Les plantes exotiques : De très nombreuses espèces végétales des jardins ne sont pas des espèces de la flore autochtone. Nombre d’entre elles sont des cultivars et hybrides ne pouvant pas produire de graines fertiles et ne sont donc pas « invasives ». Beaucoup d’autres sont des espèces exotiques élevées en pépinière mais qui ne sont pas ou très peu capables de se reproduire et s’adapter naturellement dans nos régions. Si ces dernières sont la plupart du temps peu aptes à jouer un rôle positif pour les espèces autochtones qu’elles côtoient dans les jardins, en particulier pour les insectes, elles ne sont, bien sûr, pas à éliminer systématiquement dans le jardin Regain. Il faut simplement veiller à équilibrer les essences de manière à ce que les autochtones soient bien représentées dans les différents types (arbres, arbustes, fleurs, herbacées) et les privilégier autant que possible lorsque l’on installe de nouveaux plants.

Dans ces pages la lutte biologique recommandée concerne uniquement les espèces reconnues comme envahissantes sur les listes disponibles sur les sites officiels.

Les plantes invasives de Bretagne

Pour la Bretagne : en 2011, un premier document a présenté une première liste : https://www.cbnbrest.fr/site/pdf/Liste_invasive_bzh.pdf qui a été actualisée et complétée en 2016 : https://www.cbnbrest.fr/site/pdf_erica/uploads/CBNB_Quere_2016b_63312.pdf,

C’est ce deuxième document qu’il est indispensable de consulter avant d’installer une nouvelle espèce ou de maintenir une espèce arrivée spontanément dans le jardin.

Il y apparait très clairement que ces espèces sont en forte augmentation puisque la première liste comportait 102 espèces et que 5 ans plus tard elle en comportait 129. De plus, de nombreuses espèces ont changé de catégories en montant dans leur potentiel de dangerosité pour la biodiversité.

Ces listes sont construites selon l’intensité des menaces que ces espèces font porter à la biodiversité, mais aussi sur d’autres éléments dont la santé humaine. Il conviendra de commencer par lutter contre celles qui sont sur ces premières listes : On trouvera ci-dessous les définitions du Conservatoire Botanique National de Brest pour les trois types d’espèces considérées dans ces listes :

Invasive avérée (IA) : Plante non indigène ayant, dans son territoire d’introduction, un caractère envahissant avéré et ayant un impact négatif sur la biodiversité et/ou sur la santé humaine et/ou sur les activités économiques.

Dans ce type il s’agit d’espèces déjà naturalisées où trois catégories d’espèces sont définies. Pour la Bretagne en 2011, 20 espèces rentraient dans ces catégories et 29 en 2016.

Invasive potentielle (IP) : Plante non indigène présentant actuellement une tendance au développement d’un caractère envahissant à l’intérieur de communautés naturelles ou semi‐naturelles et dont la dynamique à l'intérieur du territoire considéré et/ou dans des régions limitrophes ou climatiquement proches, est telle qu'il existe un risque de la voir devenir à plus ou moins long terme une invasive avérée. A ce titre, la présence d’invasives potentielles sur le territoire considéré justifie une forte vigilance et peut nécessiter la mise en place rapide d’actions préventives ou curatives.

Dans ce type 5 catégories sont définies, certaines étant déjà naturalisées, d’autres en cours de naturalisation. Pour la Bretagne en 2011, 22 espèces étaient incluses dans ces catégories et 33 en 2016.

 

A surveiller (AS) : Dans les milieux naturels ou semi‐naturels, une plante à surveiller est une plante non indigène ne présentant actuellement pas (ou plus) de caractère envahissant avéré ni d’impact négatif sur la biodiversité dans le territoire considéré mais dont la possibilité de développer ces caractères (par reproduction sexuée ou multiplication végétative) n’est pas totalement écartée, compte tenu notamment du caractère envahissant de cette plante et des impacts sur la biodiversité dans d’autres régions. La présence de telles plantes sur le territoire considéré, en milieux naturels ou anthropisés, nécessite une surveillance particulière, et peut justifier des mesures rapides d’intervention.

Dans ce type 6 catégories sont définies.

Pour la Bretagne, en 2011, 60 espèces étaient intégrées dans ces catégories et 67 en 2016.

 

Si l’herbe de la pampa (Cortaderia selloana) et les griffes de sorcières (Carpobrotus acinaciformis / edulis) toutes deux de la catégorie IA1i, commencent à être bien reconnues comme envahissantes par le grand public, on s’apercevra sans doute que parmi les nombreuses exotiques de son jardin d’agrément on héberge sans le savoir une ou plusieurs espèces présentes dans ces listes (cas du rhododendron pontique, du laurier palme, du laurier sauce, …).

En se référant à la liste complète des espèces envahissantes de Bretagne on pourra connaître la liste des plantes et vérifier dans quelle catégorie les plantes présentes dans le jardin se situent et agir en connaissance de cause.

Pour en savoir plus :

 

http://especes-exotiques-envahissantes.fr/

https://www.tela-botanica.org/2019/11/les-plantes-envahissantes-la-nouvelle-chasse-aux-sorcieres-de-la-science/

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